Une réforme mérovingienne

Le roi des Francs d'Austrasie Childebert II signe une ordonnance le 28 février 595. Transmise à l'origine par oral, la loi salique avait notamment pour objectif de mettre fin aux vengeances privées.
Ceci à travers les « compositions pécuniaires » c'est-à-dire le versement de dommages et intérêts à une victime ou aux parents de la victime.
La loi salique est d'abord écrite en latin au IVe siècle par les Francs dits « saliens » puis complété par Childebert Ier (troisième fils de Clovis) et enfin puis Childebert II (arrière-petit-fils de Clovis et fils de la reine Brunehaut).
Les principales sanctions sont rappelées par Grégoire de Tours :
« Si un serf tue un autre serf, que les maîtres se partagent entre eux cet homicide. Si le serf tue un ingénu, que l'homicide soit livré aux parents du mort pour la moitié de la composition, et que le maître du serf sache qu'il paiera l'autre moitié. »
« Si quelqu'un tue le serf d'un autre, ou le vend, ou le renvoie libre, qu'il soit condamné à payer trente-cinq sous. Si un ingénu tue un Franc, ou un Barbare, ou un homme qui vit sous la loi salique, qu'il paye deux cents sous. »
« S'il n'avoue rien après avoir soutenu de cruelles tortures, continue la loi, celui qui l'a fait appliquer à la question doit le garder, et le maître recevra le prix de son esclavage. S'il est accusé d'un grand crime, pour lequel un ingénu aurait payé quarante-cinq sous, et qu'il l'avoue, il sera condamné à mort. Si le maître ne représente pas son esclave accusé d'un grand crime, il paiera comme pour un ingénu. »
Plus généralement, le roi d'Austrasie Childebert II stipule dans son ordonnance du 28 février 595 : « Quant aux homicides, nous avons ordonné que quiconque aura tué un autre méchamment et sans raison, soit puni de mort, sans qu'il puisse se racheter par aucune composition. »
Illustration : Raymond Quinsac Monvoisin (1794-1870), portrait de Childebert II, 1837, château de Versailles.